Des clics politiques et des décryptages

On comprend l’amertume et la colère des socialistes du « 6-2 » de voir l’extrême-droite devenir la deuxième force du département. En revanche, faire des médias les responsables de la performance du FN, c’est éluder sa propre responsabilité.



Ainsi, Marine Le Pen aurait été surexposée, comparée à Daniel Percheron.


Jean-Pierre Kucheida accuse la presse de favoriser le FN
envoyé par nordeclair. - Regardez les dernières vidéos d'actu.



La faute aux médias ? Nous journalistes, avons fait notre travail, sans plus de zèle à l’égard du Front national (ou des autres listes) mais en gardant à l’esprit que le parti des Le Pen était une « matière » à manipuler avec infiniment de précaution : habituellement, c’est l’apanage de l’extrême droite de s’en prendre aux médias et, à dire vrai, on s’attendait à un tir de barrage de côté-là et pas venant de l’UMP (Valérie Létard a également reproché une inégalité de traitement entre mes deux tours) et du PS. On est d’autant plus surpris de la réaction des socialistes qu’à chaque fois que nous avons sollicité l’entourage de Daniel Percheron au cours de la campagne, il a fallu de longues négociations avant d’aboutir, quand on n’essuyait pas un refus.



Jean-Pierre Kucheida a évoqué, au cours de son discours, des « Une » de la presse régionale sur Marine Le Pen. Mais qu’on nous les montre vite ! Qu’on nous démontre dans un argumentaire détaillé et pas dans un réquisitoire lapidaire que la presse régionale a servi la cause du Front national.



En réalité, l’accusation des médias est une vielle technique politique qui vise, évidemment, à se mettre un auditoire dans la poche (comme il est commode de faire siffler un scribouillard) mais surtout à masquer ses propres lacunes. En somme le PS du Pas-de-Calais, voire l’UMP dans ce département et au plan national, n’auraient rien à voir dans ce retour de l’extrême droite ? Tiens, en formulant aussi simplement la question, on a quasiment la réponse.



Samir HEDDAR