05/10/2011
Du riffifi au Front national?
Fin septembre, un audit sur la fédération du Nord Flandre du Front national a été réalisé par Steeve Briois, en sa qualité de secrétaire général du parti. Selon certaines sources, la gestion du patron de la fédé FN, Eric Dillies (à droite sur la photo), a été mise en cause et son remplacement a été évoqué. Le parti réplique qu'au contraire, toutes les fédérations sont concernées par ce tour de France qui a pour but de mettre le FN en ordre de marche pour 2012.
Les adhérents et militants du FN Nord Flandre étaient conviés, les 23 et 24 septembre dernier, à un aggiornamento interne qui s'est déroulé dans un hôtel de Lesquin. Dans un courrier interne signé par Steeve Briois, secrétaire général du parti et fidèle second de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, il est précisé que cet audit a pour but d' "améliorer l'organisation et le fonctionnement de la fédération", afin que celle-ci soit "opérationnelle à l'aube des élections présidentielle et législatives".
Chacun des adhérents étaient invités à un entretien oral individuel avec Steeve Briois, Wallerand de Saint-Just, avocat et vice-président du parti, ainsi que Nathalie Betegnies, secrétaire nationale aux fédérations. Environ 70 personnes sont venues s'exprimer devant le trio.
Il n'en fallait pas plus pour que certains élus locaux du Front national voient là un signe de désaveu pour Eric Dillies, le patron de la fédération Nord Flandre. Selons nos informations, la question de son remplacement a en effet été évoquée, après l'épisode peu glorieux de l'expulsion du FN du local qui abritait la fédé, boulevard Jean-Baptiste Lebas.
"Eric Dillies est un garçon remarquable, mais ce n'est pas un bon gestionnaire", confie un des leaders régionaux du parti, qui estime qu'Eric Dillies reste cependant "le plus à même de remplir la mission, s'il est épaulé". In fine, ce sera au bureau politique national d'en décider. Eric Dillies y dispose de solides appuis.
La question ne se pose toutefois pas en ces termes d'après le porte-parole régional du FN, Bruno Bilde, qui concède que la question du remplacement d'Eric Dillies "a été évoquée", mais qu'elle n'est plus d'actualité.
Selon lui, "ces audits sont réalisés dans toute la France, l'objectif est de rendre notre appareil plus performant en vue des prochaines échéances électorales". Bruno Bilde évoque une explosion du nombre d'adhérents et glisse le chiffre de 2 000 membres rien que pour la fédé Nord Flandre. Un chiffre qui laisse songeur si seulement 70 personnes sont venues participer à cet audit.
"On a une volonté de se mettre en adéquation avec notre nouveau potentiel, on est autour de 20% des intentions de vote dans beaucoup de sondages, nous devenons un mouvement d'ampleur, il faut que l'appareil suive", martèle Bruno Bilde.
Menacé d'être sacrifié sur l'autel de la modernisation du FN, Eric Dillies a probablement sauvé sa peau. Tout en admettant avoir "des progrès à faire, comme tout le monde", ce dernier estime avoir "des résultats probants" depuis qu'il est arrivé. Et juge qu'il est "tout à fait naturel" que le parti remette en cause sa gestion et "se préoccupe de l'amélioration des choses".
Lui-même compte partir à l'assaut du beffroi de Lille en 2014, comme il l'avait fait en 2008. Cette fois, il compte s'inspirer de la "méthode Briois" mise en oeuvre à Hénin-Beaumont, même si la sociologie électorale n'est pas tout à fait la même que dans la Bassin minier. Et pour réaliser un beau score, il parie sur une élection de François Hollande à la primaire PS et sur des "règlements de compte" entre socialistes nordistes...
Reste que si au sein même du FN du Nord, certains s'interrogent sur la légitimité de Dillies, c'est peut-être que les règlements de comptes ont aussi leur place dans le parti de Marine Le Pen.
Bruno Renoul (@brenoul sur twitter)
19:56 Publié dans Métropole lilloise, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, fn, dillies, briois, marine le pen, lille, nord
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