Des clics politiques et des décryptages

Ca couvait depuis des semaines : le journal la Tribune a annoncé dans son édition de lundi que le destin de la raffinerie Total de Mardyck était sans doute de fermer. La décision doit être officialisée lors du prochain CCE du 1er février. Mais déja les syndicats, en grève depuis le 12 janvier, ne se fiont guère d'illusion sur le sort qui sera reservé au 370 salariés du site, auxquels il convient d'ajouter les 450 employés des sous-traitants sollicités sur le site. Du lourd, quelques jours après la clôture des états généraux de l'industrie en region au cours desquels Christian Estrosi était venu faire un saut pour dire, en substance, que sans industries point de salut.




Dans ce contexte les élus régionaux de gauche n'ont pas tardé à réagir, en particulier sur internet. Michel Delebarre, le député-maire de Dunkerque, tient certes "à demeurer sur sa réserve pour ne pas risquer de fausser les décisions vitales qui concernent les salariés de Total et de ses sous-traitants". Mais prévient déjà: "l’agglomération dunkerquoise attend de la part de l’Etat un soutien fort et des annonces positives.
Si ce dernier et le groupe TOTAL ne sont pas capables de s’engager sur l’avenir de la Raffinerie alors il sera de leur responsabilité directe de s’engager sur l’avenir économique du Dunkerquois, pôle essentiel à l’avenir de la Région Nord – Pas-de-Calais". Des propos relayés par Gilles Pargneaux, en pleine séance du parlement européen, et Bernard Roman, vice-président du conseil régional chargé du budget, mardi après-midi lors de la séance de question au gouvernement et dont on trouve copie sur son blog.



Ni une ni deux, Christian Estrosi est donc monté au créneau... Que dit-il ?


Qu'au plus haut niveau de l'Etat, on a "veillé à prendre contact avec Total pour savoir ce qu’il en était exactement". Après, l'affaire de la Clio 4, les téléphones chauffent décidémment sur la ligne Elysée-Industriels. Et puis surtout le ministre annonce la possible implantation d'un terminal méthanier à Dunkerque. Enorme. Parce qu'en fait le dit terminal, il est déjà dans les tuyaux depuis un bon bout de temps (2007), sous l'égide d'EDF. A moins que Christian Estrosi n'envisage l'implantation de deux terminaux méthaniers. Auquel cas, il faudra rebaptiser la cité de Jean Bart en cité de Jean Bar, parce que ça fera quand même beaucoup de gaz sous pression d'un seul coup...




Pendant ce temps, à l'UMP, il y a de l'eau dans le gaz, justement, comme nous l'écrivions dans nos colonnes samedi dernier. En cause la constitution de la liste pour les régionales dont on sait qu'elle sera conduite par la secrétaire d'Etat Nouveau Centre Valérie Létard. On assiste a un véritable combat de tranchée entre le maire de Douai Jacques Vernier et le secrétaire départemental UMP Thierry Lazaro. Ce dernier accuse en substance l'élu sortant de "bloquer" toute forme de renouvellement et de rajeunissement de la liste. Lazaro voudrait faire monter des petits jeunes (le Tourquennois Gerald Darmanin, ou encore le maire de la Madeleine Sébastien Leprêtre, que certains verraient bien faire de l'ombre à Marc-Philippe Daubresse sur sa circonscription) et insiste pour que le sortant Jean-Pierre Bataille, qui incarne a ses yeux "la transition" soit bien placé sur la liste. Mais il ya des resistances apparemment. "Ils commencent à me chauffer" bouillonne Thierry Lazaro, peu convaincu que les choses seront tranchées en sa faveur suite à une ultime réunion qui a eu lieu lundi soir à Paris. Réponse jeudi. D'ici là, les portables ne manqueront pas de sonner.

Sébastien Leroy